Ce matin, j’avais reçu une lettre. Nous étions vendredi, et je savais d’avance pourquoi j’avais eu cette lettre. Nul besoin d’être devin. Néanmoins, je l’ouvris et lus attentivement ce qui était écrit. Elle disait que j’étais collé ce soir minimum trois heures en compagnie de Hagrid qui devait nous emmener avec lui faire un petit tour dans la forêt interdite. Je soupirais. Au moins, je n’allais pas passer la soirée, enfermé dans le local de Rusard. Une fois m’avait suffit…
C’était vêtu d’un jean et d’un pull léger que je me dirigeais vers la cabane du demi géant. Je marchais tranquillement sur le sentier menant au parc lorsqu’il se mit à pleuvoir. Enfin, ce n’était pas des cordes non plus, mais la pluie fine, c’était généralement ce qui mouillait le plus. Bah au point où j’en étais, ça ne pouvait pas être pire que ce que la soirée m’aurait réservée si je n’avais pas été collé.
J’étais le deuxième à arriver au point de rendez-vous. Il y avait déjà Daphné qui faisait le pied de grue collée au mur de la cabane pour ne pas être mouillée encore plus. Pour ma pomme, j’étais tellement trempé que ça ne ferait pas une grande différence si je m’abritais aussi. Enfin bref !
Je m’arrêtais en face d’elle et déposais un baiser sur ses lèvres.

« Prête pour l’expédition du siècle ? »

Entrer dans la forêt interdite était un évènement mythique étant donné qu’on avait pas le droit. Sauf que là, on nous donnait l’autorisation. Si c’était pas beau ça ?
En tout cas, Hagrid était encore à l’intérieur de sa cabane et ne semblait pas être pressé de sortir. En même temps, qui le serait par ce temps ? Enfin, nous on était obligé.
J’aperçus ensuite, non loin de nous, une silhouette que je reconnus comme étant Hugo. Wahou ! Il était collé lui aussi ? Je me demandais qu’est-ce qu’il avait bien pu faire pour l’être. Lui qui était… si effacé.

« Tu crois qu’il se joint à nous ? » demandais-je à Miss Pipelette.

Comme je l'avais pressentis, le prof de potion n'avait que moyennement apprécié que je ne rende pas mon devoir et il m'avait très gentiment hurler dessus que j'irai apprendre ce qu'était la ponctualité en heure de colle.

La ponctualité, s'il ne m'avait pas regardé si sévèrement, j'aurais éclaté de rire car il était toujours en retard au début de ses cours ... Enfin.
A midi j'avais reçu, en plein repas, vive la discrétion, ma lettre pour ma retenue.
Je l'avais vu et d'après ce que j'avais compris, c'était le soir même, rendez-vous devant la cabane d'Hagrid.

Je sentais que j'allais me retrouver dans la forêt interdite et l'idée était bien loin de m'enchanter ... Elle me faisait littéralement flipper cette forêt ... C'est pas pour rien qu'on dit qu'elle est interdite.

Et comme si ça ne suffisait pas, il avait plut toute la journée ... Quand l'heure de la retenue arriva, le temps s'était calmé et le soleil se faisait timide, j'osais espérer que le temps stagnerait ainsi alors je sortis du château, un jean, des converses basses et un t-shirt. J'avais quand même pris un sweat sous le bras.

Je descendais le parc et j'aperçus enfin la cabane d'Hagrid au loin, et deux silhouettes devant. Plus je m'approchais plus je les voyais distinctement et je reconnus vite Scorpius et Daphné. Je me mis à sourire en me disant que ça n'allait peut être pas être aussi horrible que ça !

J'espérai surtout ne pas trop tenir la chandelle mais je me disais bien qu'ils n'allaient pas trop s'afficher inutilement, surtout devant Hagrid et moi.
J'arrivais donc devant eux en souriant

- Salut vous deux ! Alors, on a fait des bêtises pour être collés comme ça ?

Etant donné la tête que tirait Daphné, c’était clair que ce que j’appelais l’expédition du siècle était à ses yeux la corvée du siècle. Cependant, je me demandais ce qu’on pouvait bien faire dans la forêt interdite. Surtout avec Hagrid… Enfin, au moins, on allait dedans. Un truc sympa quelque part depuis le temps que je rêvais d’y mettre les pieds.
Hugo arriva à notre hauteur tandis que je le fixais un peu… surpris de le voir ici.

- Salut vous deux ! Alors, on fa fait des bêtises pour être collés comme ça ?

Même pas ! On ne pouvait même pas appeler ça une bêtise. Enfin bon, Rusard avait toutes les raisons de me détester étant donné que j’avais marché sur la queue de sa vieille chatte. En même temps, qui n’en rêvait pas ? J’avais accompli le rêve de plusieurs élèves de cette école alors il fallait me remercier.
Daphné répliqua exactement ce que j’avais en tête sauf pour la fin. Je tournais la tête vers elle.

« Non mais je pourrais dire la même chose, tu le sais ça ? » fis-je en souriant.

En même temps, de mon côté, si elle n’avait pas été là, j’aurais pris le temps de me planquer un peu mieux. Du côté de Daphné, c’était la même. En gros, on était tous les deux responsables du fait qu’on s’était fait prendre en beauté. Enfin bon… Ainsi va la vie.

Toujours était-il que nous attentions Hagrid qui ne semblait point presser de sortir de sa cabane. Je me demandais combien de temps nous allions devoir attendre quand la porte s’ouvrit. J’avais ma réponse.
Il avait son arbalète en main.

- Salut les jeunes ! Ce soir on va se contenter de patrouiller en bordure de forêt. J’ai des Botrucs qui se sont échappées et il faut absolument les récupérer avant qu’ils ne fassent des dégâts. Vous trois vous longerez vers l’est, et moi l’ouest. En cas de problème envoyez des étincelles rouges. On se retrouve ici dans une heure et demie.

Sans attendre une seule réponse de notre part, il partit de son côté, nous laissant nous débrouiller. Il n’y avait pas à discuter sur quoi que ce soit…

« Et comment on fait pour les attraper ? »

« Avec vos mains, Monsieur Malfoy ! »

Comme si c’était une évidence !
Je soupirais et me mis donc en marche en même temps que Daphné et Hugo. Moi qui m’attendais à ce qu’on fasse une expédition. En fin de compte, c’était Daphné qui avait raison : c’était la corvée du siècle !

Ma question avait fait mouche et les deux amoureux commençaient déjà a discutailler d'à qui était la faute de leur retenue. Après un petit moment encore, Hagrid sortit enfin de sa cabane

- Salut les
jeunes ! Ce soir on va se contenter de patrouiller en bordure de forêt.
J’ai des Botrucs qui se sont échappées et il faut absolument les
récupérer avant qu’ils ne fassent des dégâts. Vous trois vous longerez
vers l’est, et moi l’ouest. En cas de problème envoyez des étincelles
rouges. On se retrouve ici dans une heure et demie.

Il s'en alla directement, ne demandant même pas si on avait des questions.
Comme ça, il allait nous laisser bosser seuls ? Ca allait peut être être cool, au moins personne ne nous embêterai, et si on ne voulait rien faire, on avait juste à s'assoir, attendre et dire qu'on ne les avait pas trouvé. Rien de plus simple ...

Scorpius intervint cependant et je réalisais que s'il n'avait pas posé la question, je n'aurai pas su non plus ...

- Et comment on fait pour les attraper ?

- Avec vos mains, Monsieur Malfoy !

Avec nos mains ?! Mais il est fou, ces bestioles vont nous dévorer les mains !
Il était maintenant partit, et nous ... Ben, on se mit en marche sur la bordure de la forêt.

Le point positif était qu'on n'allait pas avoir besoin d'entrer dedans ... J'aurai vraiment trop eu la frousse ...
J'eus une idée et je fis apparaitre une sorte de filet à papillons, en plus solide et en magique pour que les botrucs puissent rester à l'intérieur.

- Et voilà, avec ça, on aura moins de mal ! Dis-je tout fier de moi !

[désolé, manque d'inspi =/ ]

Ce n’était pas avec la plus grande des joies que nous nous dirigions vers notre côté de la forêt. Personnellement, j’aurais pu m’asseoir sur une souche pendant une heure et demi et revenir en disant que je n’avais pas réussi à les attraper ou alors qu’il n’y en avait pas. Au fond j’étais persuadé qu’on pensait comme moi. Franchement, attraper des Botrucs n’était pas ce qu’il y avait de plus excitant à faire dans la forêt interdite.

N’empêche qu’il était marrant le demi géant. Avec nos mains… A croire que c’était un petit chat tout mignon qu’on pouvait appâter en tendant sa main et faisant : petit, petit…
C’est alors qu’Hugo attira mon attention en faisant apparaitre un filet. J’arquais un sourcil. Il avait l’air fier de lui. En même temps, il avait de quoi car c’était une bonne idée qu’il avait eu là. Mais bon… Il allait nous en falloir combien de truc comme ça pour attraper tous les Botrucs qui trainaient dans le secteur. A mon avis, il n’y en avait pas que trois. Il y en avait beaucoup plus.
Nous continuions donc de marcher droit devant nous jusqu’à ce qu’un Botruc se fasse voir.

- Ok je vais essayer de le chopper. Si j’y arrive pas, Hugo tu prendras le relais avec ton…truc.

J’observais la scène avec interêt. N’empêche que je me demandais comme elle allait faire pour l’attraper. Avec ses mains ? Ouais surement.
Je fus agréablement surpris de voir que Daphné avait réussi à l’attraper les doigts dans le nez. Elle abordait un air fier d’elle qui retomba bien vite lorsqu’un « croc » se fit entendre. OUILLE !
Je la regardais entrain d’essayer de se débarrasser de la bestiole en secouant la main. Une fois débarrassée, Daphné revenait vers nous. Une fois à notre hauteur, j’attrapais la main de Daphné et observais la morsure.

« Vache, il t’a pas loupé ! Et l’autre veut qu’on l’attrape avec les mains… »

- Ok je vais essayer de le chopper. Si j'y arrive pas, Hugo tu prendras le relais avec ton...truc.

Bizarre, la façon dont elle avait dit ça, j'avais bien l'impression qu'elle n'était pas vraiment convaincue de ma trouvaille ...
Tant pis, si elle n'en voulait pas, je l'utiliserai moi même.

Elle avança doucement vers le botruc, et l'attrapa d'un coup. Ah, bah c'était pas si compliqué que ça en fait ...
Je me rendis vite compte que j'avais pensé trop vite car la chose la mordit violemment à la main et elle dut la lâcher en secouant sa main.

Forcément, en touchant le sol, le botruc partit très vite en courant. Pendant ce temps, Scorpius regarda la main de Daphné, qui pissait le sang ...
- Vache, il t’a pas loupé ! Et l’autre veut qu’on l’attrape avec les mains…

Je voyais de loin sa blessure et effectivement, c'était vraiment pas beau ... Je me demandais même si c'était risqué de ne pas désinfecter la plaie tout de suite ...

- Tu devrais peut être nettoyer la blessure non ... ? On sait jamais ce qui traine ici, si ça s'infecte ... Et la prochaine fois, on essayera avec mon filet ...

La morsure de Daphné pissait le sang et c’était franchement pas beau à voir.

- Tu devrais peut être nettoyez la blessure non … ? On sait jamais ce qui traine ici, si ça s’infecte … Et la prochaine fois, on essayera avec mon filet …

Mouais… En tout cas, il allait entendre parler du pays le Hagrid ! Cependant, j’étais d’accord avec Hugo sur le fait qu’il fallait absolument désinfecter ça. Seulement voila, les sorts de guérison, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus simple…

- Euh… Il n’y en aurait pas un qui s’y connaisse en sortilège de guérison ? Moi je suis pas au point…

Ah bah bravo ! Vive le cliché Serdaigle !
Perso, la désinfection… C’était pas encore mon rayon. Là pour le coup, il ne fallait pas compter sur moi. Et encore moins sur Hugo, à moins qu’il ait décidé de prendre de l’avance sur tous les autres élèves et d’apprendre le programme des années supérieures. Enfin, s’il fallait, ce petit pouvait toujours me surprendre ! D’ailleurs, il me surprenait encore.
Bon, étant donné que nous étions trois incapables… J’arrachais un morceau du bas de ma chemise et entourais la main de Daphné avec.

« Bon, c’est pas ce qu’il y a de mieux, mais en attendant, tu ne deviendras pas à une momie toute desséchée. On ira faire un tour à l’infirmerie après. »

Mieux valait être prudent. Surtout avec ces bestioles… Je savais qu’Hagrid nous faisait étudier des créatures louches, mais de là à être capable de vous arracher un membre… C’était trop !

- Euh… Il n’y en aurait pas un qui s’y connaisse en sortilège de guérison ? Moi je suis pas au point…

Oulala, fallait pas compter sur moi pour le cou, j'étais pas vraiment capable de grand chose et il ne vallait mieux pas pour Daphné que j'essaye quelque chose sur sa main ... au risque de la perde !
Scorpius déchira alors un bout de sa chemise, surement hors de prix, et l'enroula autour de la main de Daphné. Ça, c'était une bonne idée ! Ça allait au moins arrêter le saignement.

- Bon, c’est pas ce qu’il y a de mieux, mais en attendant, tu ne
deviendras pas à une momie toute desséchée. On ira faire un tour à
l’infirmerie après.

Oula ... ça voulait dire qu'il fallait retourner à la chasse aux botrucs ...
Ah tiens !

- Ohh !! Là ! Y'en a un !!

Je m'avançais tout doucement vers lui en tenant mon filet bien à la verticale, collé contre moi. Il me tournait le dos j'avais beaucoup de chance ...

Un ... Deux ... J'étais bien assez proche de lui maintenant ... Trois !
J'abattis le filet en plein sur lui et j'appuyais fort sur le manche pour qu'il ne s'échappe pas ! Mais il bougeait beaucoup dans le filet et malgré leur petite taille, ça avait une sacré force ces machins là

- Et maintenant, je fais quoi ?!

Je venais de finir de nouer le morceau de chemise autour du bras de Daphné quand Hugo s’exclama :

- Ohh !! Là ! Y’en a un !!

Je tournais la tête vers lui pour le voir avancer vers un coin avec son filet près à être abaissé. Et bah… Il manquait pas de courage le p’tit ! En même temps, il était pas à Gryffondor pour rien. Même si parfois il était persuadé du contraire. Enfin bref !
Tout comme moi, Daphné le regardait faire en silence. Si on voulait au moins attraper une de ces bestioles, il fallait faire un minimum de bruit. C’était sans aucun doute ce dont Hugo s’évertuait car il marchait sur la pointe des pieds pour ne pas faire trop de bruit.
Franchement ce petit, il en avait dans le crâne ! Parce qu’il avait réussi à attraper le Botruc sans se faire bouffer. C’était la première fois de ma vie que je voyais un filet, mais je devais avouer que ça avait son utilité.

- Et maintenant, je fais quoi ?!

Ah ! La question qui tue !

- Bien joué Hug’ ! Bouge pas…

« En même temps, il peut pas ! »

Ouais moi et mes constatations pourries… Ouais ok, on sort !
Enfin, nul besoin d’avoir ses ASPICS pour comprendre que s’il bougeait, la créature toute moche s’en irait en courant, comme celui qu’avait attrapé Daphné. Mais bon, je préférais garder ça pour moi. Dieu seul sait combien les filles peuvent être susceptibles de nos jours !
Un petit air sadique se dessina sur le visage de Daphné lorsqu’elle pointa sa baguette vers le filet. Et bah… Drôle de Serdaigle !
Une fois le Botruc calmé grâce au sortilège d’immobilisation, on pouvait dire qu’on avait une bestiole en moins à attraper.
Avec tout ça, j’en avais complètement oublié la pluie qui continuait de tomber averse sur nous.

« Bon, on continue ? Parce que sinon Hagrid aura fait le tour alors qu’on aura fait 500 mètres. »

Et puis on avait un blessé de guerre dans l’équipe !
D’un commun accord, nous continuâmes donc de longer la lisière de la forêt tout en regardant s’il n’y avait pas un Botruc dans le coin. Bientôt, un troisième se fit voir. En même temps, on entendait que lui car il faisait un bouquant pas croyable contre un arbre.

« Botruc à deux heures ! »

Yeah ! La classe non ? Ouais bon ok *sort*
Je sortis ma baguette et la pointais sur la créature.

« Petrificus Totalus. »

Le sort eut l’effet voulu car le Botruc tomba en arrière. Il ne bougeait plus du tout.

« Levicorpus. »

Mieux valait prendre le moins de risque possible. En tout cas, il fallait y penser à ces deux sortilèges.
Le corps de la petite créature toute moche (oui, il fallait dire ce qui était !) vola jusqu’à moi et resta en lévitation. Et il le resterait jusqu’à ce que j’annule le sort.

Je tenais fermement le filet pour que le botruc ne s'échappe pas et Daphné vint à mon secours. Elle immobilisa la bestiole et je me détendis automatiquement en ne la sentant plus se débattre.

- Bon, on continue ? Parce que sinon Hagrid aura fait le tour alors qu’on aura fait 500 mètres.

On hocha tous la tête et nous remîmes en marche. D'un coup, Scorpius s'écria :

- Botruc à deux heures !

Un pétrificus totalus suivis d'un levicopus plus tard, Scorpius avait un autre botruc pendu a sa baguette. Il ne bougeait pas et je me disais que la situation pouvait durer un bon moment alors je lançais au serpentard :

- Mets le dans le filet, ils vont s'occuper tous les deux. Enfin, ils sont tous les deux figés, mais on va dire qu'ils vont s'amuser ...

D'un coup, je me sentais bien con avec ma réplique ... mais ça n'avait pas beaucoup d'importance puisque Scopius laissa tomber la saleté dans le filet que je portais maintenant dans mon dos, le manche sur l'épaule.

On se remit à marcher et je réalisais qu'en fin de compte, on allait peut être réussir notre "mission" si on prenait tous la technique, on allait y arriver.
Pour blaguer je dis à Daphné

- Eh Daphné, le prochain, il est pour toi !

Je lui lançais aussi un clin d'œil en souriant ...

Je me sentais seule. Non sérieusement. Vous savez, ce que vous ressentez lorsque les mecs partent dans des délires impossibles à comprendre? Ben là c'était exactement ça x)
Enfin bon, je leur pardonnais (après tout ils avaient quand même attrapé deux de ces horribles bestioles). Et puis la méthode qu'ils avaient utilisée n'était pas si mauvaise. En tout cas ils ne s'étaient pas fait à moitié arracher la main eux...

- Eh Daphné, le prochain, il est pour toi !

Cool...

- Euh, merci Hug' j'en demandais pas tant tu sais.

C'était pas que j'étais en train de développer une sérieuse allergie envers les Botrucs mais bon... Enfin, moi aussi j'étais collée, et je n'allais pas faire ma mijorée et les laisser faire tout le boulot.
Justement au bout d'une dizaine de pas, un autre petit diable apparu. Aussitôt je mis la théorie en pratique :

- Petrificus totalus! Levicorpus!

Hop hop hop! Et d'un botruc en boîte, un! Les deux garçons eurent un hochement de tête approbateur. D'un même mouvement nous continuâmes d'avancer. Le silence s'installa. J'en profitais pour observer autour de moi. La forêt était vraiment très sombre. Les grands pins entourés de lambeaux de brume apportaient une atmosphère sinistre. Sans parler de la pluie qui tombait toujours...
Je jetais un coup d'œil envieux au château. Quelques fenêtres étaient illuminées. Aaaah, comme j'aurais aimé être au chaud dans ma salle commune! J'aurais discuté de tout et de rien avec quelques amis : de mes récentes mésaventures, du conflit entre les Ecorchés et les Révolutionnaires, du bal... D'ailleurs en parlant de bal...

- Dis Hug', demandais-je en rompant le silence, tu t'es décidée à inviter Alessa?

Vladadam! Ou comment faire une entrée en fanfare dans la vie amoureuse d'un adolescent de treize ans

- Mets le dans le filet, ils vont s’occuper tous les deux. Enfin, ils sont tous les deux figés, mais on va dire qu’ils vont s’amuser…

Je ne pus m’empêcher de sourire, mais j’obéis. Après tout, c’était plus simple ainsi. Comme le disait Hugo, ils allaient, en un sens, se tenir compagnie. C’était plutôt sympa comme destin. Moi j’étais d’avis à ce qu’on les zigouille et qu’on dise à Hagrid qu’ils sont tous morts on ne sait comment. Mais je n’étais pas sur que Daphné et Hugo soit d’accord pour ça.

Nous continuions donc notre route. Logiquement, nous allions croiser Hagrid d’ici peu (enfin logiquement hein ?!). Je me demandais bien quand car la pluie n’avait toujours pas cessé de tomber. J’étais persuadé que demain, nous allions tous les trois atterrir à l’infirmerie pour pneumonie aigüe !

- Eh Daphné, le prochain, il est pour toi !

Miss Pipelette afficha une tête de pas convaincue. Il était clair que s’il pouvait ne pas y avoir de prochain, elle ne dirait pas non. Bon, en même temps, elle venait de vivre une mauvaise expérience, ce qui pouvait être compréhensible.

- Euh, merci Hug’ j’en demandais pas tant tu sais.

Qu’est-ce que je disais ?!

Nous marchâmes quoi… Dix mètres, même pas, quand la prédiction d’Hugo se réalisa : le prochain était arrivé. Daphné utilisa ma technique qui consistait à figer la créature et la faire léviter pour qu’elle suive le mouvement, pour ou contre sa volonté.
Tout comme le mien, il atterrit dans le filet à Hugo, qui s’agrandissait au fur et à mesure que le nombre grandissait. Pas mal la technique quand même !

Le silence s’installait tandis que nous marchions tranquillement. Je regardais mes pas tranquillement. J’évitais de marcher dans les flaques d’eau les plus grosses. Les chaussettes mouillées, ce n’était pas vraiment le top. C’était plus désagréable qu’autre chose.

- Dis Hug’, tu t’es décidée à inviter Alessa ?

Je relevais la tête et regardais Daphné d’un air interrogateur. Alessa ? C’était qui ?

« Ah ? Y’aurait-il des choses dont je ne suis pas au courant ? » fis-je en regardant Hugo.

- Eh Daphné, le prochain, il est pour toi !
- Euh, merci Hug’ j’en demandais pas tant tu sais.

On ne mit pas longtemps avant de retomber sur un Botruc. Et même si elle ne semblait pas motivée à la base, Daphné n'eut aucun mal à le figer et à le mettre dans mon filet.
Sincèrement, ce filet était génial ! Bah oui, le poids disparaissait. Normalement, plus on en mettait, plus ça devait être lourd à porter, mais comme c'était magique, je n'avais pas ce problème. Le filet était aussi léger que quand je l'ai fais apparaitre !

Un silence s'installa ensuite, nous étions en train de marcher tranquillement, sous la pluie qui tombait toujours. J'étais sûr qu'on allait être tous les 3 malades demain ! Et vraiment, j'avais pas envie de ça ! Alors j'espérais qu'on allait vite avoir fait le tour ! D'un coup, la voix de Daphné brisa le silence et vu la question j'aurai préféré qu'elle ne dise rien.

- Dis Hug’, tu t’es décidée à inviter Alessa ?

Je me grattais la tête en regardant le sol. Certes ça s'était bien passé, et même très bien, mais je n'allais pas vraiment afficher ma vie sentimentale comme ça... Ah ouais, et Scorpius qui n'était pas au courant, va falloir que j'explique tout ça ...

- Ah ? Y’aurait-il des choses dont je ne suis pas au courant ?

Je relevais la tête, et ils me regardaient tous les deux, l'air très intéressés. Je me décidais alors à parler, sinon, j'étais pas sortis de l'auberge !

- Alors d'abord, Alessa c'est une 2eme année de Poufsouffle, je l'ai rencontré il y a quelques semaines et on a sympathisé. Donc oui Daphné, je l'ai invitée, et elle m'a répondu par l'affirmative.

Je fis un petit sourire un peu gêné mais vu leur tête, ils n'allaient pas se moquer, ils avaient plutôt l'air contents pour moi.

- Et ... quand on s'est vu l'autre jour ... Je me suis lancé, et je l'ai embrassé.

Mais pourquoi j'avais ajouté ça moi ? J'étais doué pour dire exactement ce qui me faisait rougir.
Enfin, je suppose que je l'avais dit car je n'en avais aucune honte. J'étais heureux de pouvoir être avec Alessa, et ça ne me gênait pas que les autres le sache. Surtout qu'on allait aller au bal ensemble, ils verraient bien a un moment ou a un autre.