J’étais assise à ma place dans la salle de classe de Métamorphose. J’étais complètement ailleurs. Je faisais tout mon possible pour être attentive au cours qui se déroulait sous mes yeux, mais c’était tout bonnement impossible. Si MacGonagall me posait une question, je serais incapable d’y répondre.
Pourquoi étais-je si distraite ? Pour une fois ce n’était pas du tout à cause de ma rêverie habituelle. Généralement elle ne se manifestait jamais lorsque j’étais en cours. J’avais tellement la trouille d’échouer dans mes études que c’était tout bonnement impossible que je rêve en plein cours.
Si j’étais actuellement perdue dans mes pensées, c’était par rapport à la demande qu’Hugo m’avait faite quelques heure auparavant pendant l’heure du déjeuné. Ses paroles tournaient en boucle dans ma tête. C’était incroyable. D’ailleurs, je n’arrivais pas du tout à y croire. Moi j’allais aller au bal avec Hugo Weasley, le garçon le plus mignon et le plus gentil que je connaisse. Je vivais en plein rêve. S’il fallait j’allais me réveiller d’ici quelques secondes et me retrouverais au point de départ. Oh non, je ne voulais pas me réveiller si c’était le cas !

« Psst… Psst… »

Je relevais la tête et me mis à regarder partout autour de moi. Seigneur ? Avais-je été interrogé ? Je levais les yeux vers MacGonagall qui continuait de parler. Non, je n’avais pas été interrogé. Tout allait bien. Je m’apprêtais à replonger dans mes pensées quand je reçus un morceau de parchemin en plein sur la tête. Surprise, je me retournais pour découvrir que Johanne me regardait d’un air inquiet.

« Quoi ? » murmurais-je.

« T’es trop distraire. Ecoute le coup sinon MacGo va s’en rendre compte… »

« Miss Parker ! Miss Salvatore ! »

Je sursautais en entendant nos noms. Je me retournais et me mis à rougir. Mon cœur commençait à battre de plus en plus fort. Je levais timidement les yeux vers MacGonagall.

« Mon cours ne vous intéresse pas ? »

« Désolée… » répondis-je bêtement tout en baissant mes yeux sur mon parchemin.

Quelques secondes de lourd silence s’écoulèrent puis MacGonagall reprit son cours là où elle l’avait laissé. Je me sortis tant bien que mal Hugo de la tête et me concentrais un peu plus sur le cours.
Les minutes me parurent longues lorsque la sonnerie retentit enfin dans tout le château.

Un cours d'histoire de la magie, encore plus long que d'habitude !
C'était impensable, mais pourtant, ce cours me paru être le plus long auquel je n'ai jamais assisté ...

Surement parce que je savais qu'après j'allais retrouver Alessa, et peut être aussi parce qu'elle avait accepté d'être ma cavalière et que depuis, j'étais sur un petit nuage.
Enfin, je l'étais quand le prof ne me rappelait pas à l'ordre. Ce qu'il pouvait être chiant ce prof !!

Déjà en début d'heure, je ne l'avais qu'à peine entendu quand il m'avait engueulé pour mon devoir qu'il qu'il m'avait collé pour le vendredi suivant ... D'habitude je me serai énervé contre moi même, et contre lui pour être méchant.

Mais là, je n'y pensais même pas, je pensais simplement au fait que j'allais aller au bal au bras de la plus jolie fille de l'école !
Enfin, les deux se terminaient ! La sonnerie retenti et résonnait dans ma tête comme une libération.

Je sortis rapidement de la salle mais il me restait une heure encore avant d'aller Alessa à son cours avec la directrice, alors j'allais poser son sac dans mon dortoir, choppant mon calepin en même temps et je sortis du château. Le parc était calme et presque désert à cette heure de la journée, en pleine semaine et je m'allongeais dans l'herbe fraiche.

Le vent était léger mais il permettait de ne pas avoir trop chaud avec le soleil qui brillait dans le ciel, ce genre de journée était rare alors je voulais en profiter à fond !

Le temps passait doucement, mais plus il passait, plus mon cœur s'emballait à l'idée de revoir Alessa ... La sonnerie annonçant 16h retenti alors que j'arrivais dans le couloir du 1er étage.

Je m'adossais contre le mur, et regardais les élèves de 2eme année sortir de la salle de Mc Go. Je ne m'attardais pas trop sur le fait que j'avais la même taille qu'eux ... ce qui d'habitude m'aurait énervé ...
Mais là voilà qui sort enfin, son sac sur l'épaule.

Je lui fis un sourire, et elle y répondit en s'approchant de moi.
- Ça va c'était pas trop long ?

Lui dis-je en commençant à avancer, elle à mes côtés.
- Passe moi ton sac, je vais te le porter. Ajoutais-je en tendant la main vers elle.

J'étais galant avec elle, mais ça venait tout seul, naturellement. J'avais aussi envie de faire une promenade avec elle dans le parc, il faisait beau, et il fallait vraiment en profiter ...

Lorsque la sonnerie retentit, et comme la plupart des élèves, je me mis à ranger mes affaires le plus rapidement possible tout en restant soigneuse. Mais ce n’était pas pour autant que j’étais à la traine. C’était même tout le contraire car il y avait encore pas mal d’élèves qui n’avaient pas commencé à ranger leurs affaires.
Je stoppais mes divagations là où elles étaient car Hugo m’attendait. A cette pensée, mon petit palpitant se mit à cogner fort dans ma poitrine. J’inspirais un grand coup et mis mon sac sur mon épaule. Il fallait que je reste concentrée ! J’expirais et me mis en marche vers la sortie de la salle de cours.

Une fois que j’eus franchit le seuil, je tournais machinalement la tête sur le côté pour voir Hugo adossé contre le mur et qui me souriait. D’un coup, le fait que j’étais surement la fille la plus chanceuse de la Terre revint au grand galop dans ma tête. J’allais aller au bal avec le garçon le plus gentil qui puisse exister dans ce monde. Et en plus de ça, je le trouvais trop craquant !
De nouveau, mon cœur fit des loopings incroyables dans ma poitrine. Il allait falloir que je me calme, parce que sinon, j’allais devenir encore une fois toute rouge alors que je n’avais aucun motif de l’être. Enfin… Aux yeux des autres bien sur !
En le voyant sourire, je ne pouvais pas m’empêcher de faire de même. Je m’approchais de lui tout en me sentant confiante.

- Ca va c’était pas trop long ?

Oh si ! C’était même interminable !
Mais je gardais ça pour moi. Je n’étais pas assez courageuse pour lui dire. C’était même tout le contraire.

« Ca a été », me contentais-je de répondre.

Nous commencions à marcher en direction de je ne sais trop où. En fait, où nous allions m’importait peu car pour moi, du moment que j’étais avec lui, c’était suffisant.

- Passe moi ton sac, je vais te le porter.

Surprise, je tournais la tête vers lui. Etait-il sérieux ? Apparemment oui car il tendait la main afin que je le lui remette. Je bugais légèrement en la regardant. Devais-je vraiment lui donner ? C’était, quelque part, mon fardeau et pourtant, Hugo insistait pour le porter à ma place. Cependant, si je ne lui donnais pas, j’avais peur de le vexer.
Je ne pouvais pas lui dire non. Je n’y arrivais pas. Je lâchais un petit soupire résigné et lui remis mon sac à contre cœur.

« Si c’est lourd, tu me le redonnes, hein ? »

Ce n’était pas vraiment une question, même si ça sonnait comme telle. Je tenais vraiment à ce qu’il me rende mon sac s’il trouvait ça trop lourd, où même s’il en avait marre de le porter.

Elle sembla réfléchir longuement à ma proposition. Pourtant, je ne vois pas pourquoi elle pourrait refuser que je l'aide ... après tout, ce n'était qu'un sac, non ?
Finalement je l'entendis soupirer, j'espérais de soulagement plus que d'exaspération mais elle me tendit tout de même son sac en disant

- Si c’est lourd, tu me le redonnes, hein ?

Bah non ... Mais ça je n'allais pas lui dire. Si je prenais son sac c'était pour l'aider, je n'allais pas faire ma chochotte en disant que c'était lourd pour lui rendre ... Cela venait de soi. Enfin, pour moi en tout cas c'était comme ça.

Donc c'est avec son sac sur le dos que j'arrivais dans le parc ... J'avais envie de me promener, mais j'avais envie par dessus tout de lui prendre la main ... Pendant qu'on marchait, je la voyais se balancer d'avant en arrière, pendant au bout de son bras dans le vide ...

Inspirant un grand coup je tendis le bras et pris sa main avec douceur dans la mienne. Je la regardais et dis avec un sourire
- ça te gêne pas j'espère ... ? On peut se promener un peu, sauf si tu veux faire quelque chose en particulier ... ?

Hugo ne dit rien quant au poids de mon sac. Je le savais bien qu’il refuserait de me dire si c’était lourd ou pas. Et bien évidemment, je savais qu’il n’allait pas le rendre. Ce qui était… Pff… De toute façon, j’étais incapable de lui en vouloir alors je ne disais rien. Je le laissais faire.
En le suivant, je constatais que nous allions au parc. C’était une bonne idée. Enfin, à mes yeux c’était une bonne idée. J’avais franchement besoin de m’aérer l’esprit. M’oxygéner le cerveau à cause de tous les cours de l’après-midi, bien que j’avais eu la tête ailleurs que dans mes cours. Mais ce n’était pas le moment d’y penser.
Sérieusement, j’étais contente qu’Hugo m’emmène au parc. Un sourire se dessina sur mon visage quand je sentis l’air caresser mes joues.
Soudain, je sentis Hugo me prendre la main. De nouveau pleins de petits loopings de la part de mon palpitant, mais je réussis à conserver un visage neutre. Un bon point pour moi car je ne me mettais pas à rougir. Si je devais le faire à chaque fois qu’Hugo me parlait, ou même me prenait la main, j’étais bonne pour le faire toute ma vie. Or c’était un petit défaut que je m’évertuais à corriger ; même si les résultats n’étaient pas très fructueux…

- Ca te gêne pas j’espère … ? On peut se promener un peu, sauf si tu veux faire quelque chose en particulier ... ?

Quelque chose en particulier ? Bah…

« Non, c’est bon. J’aime bien me promener dans le parc. Merci de m’y avoir emmené ! »

Par un excès de folie (peut-être), je lui collais un bisou sur la joue et lui adressais un grand sourire. C’était fou comment j’arrivais à me maîtriser maintenant. J’étais fière de moi !
Je regardais un peu partout autour de moi avant de reporter mon attention sur Hugo.

« Dis… On ne t’a pas puni pour ne pas avoir rendu ton devoir, hein ? »

J’espérais bien que non, car c’était entièrement de ma faute s’il n’avait pas pu le terminer. Il l’avait laissé de côté pour être avec moi.

- Ca te gêne pas j’espère … ? On peut se promener un peu, sauf si tu veux faire quelque chose en particulier ... ?

- Non, c’est bon. J’aime bien me promener dans le parc. Merci de m’y avoir emmené !

Sans que je ne puisse m'y attendre elle monta sur le bout de ses pieds et me fit un bisou sur la joue. Je me mis à sourire, essayant de ne pas rougir, et je gardais un sourire niait pendant plusieurs minutes. Elle regardait autour d'elle, souriante puis me regarda de nouveau.

- Dis… On ne t’a pas puni pour ne pas avoir rendu ton devoir, hein ?

Euh ...
- Oh, t'en fais pas pour ça, ce prof c'est un idiot, il ne m'aime pas et il avait besoin de n'importe qu'elle excuse ... C'est pas du tout important. Et puis, on ne va pas parler de ça maintenant, ça serait dommage.

Je lui souris et recommençais à marcher, laissant ma main dans la sienne.
ça me faisait du bien, et je n'avais pas envie de penser à ma colle, mais plutôt de penser à elle, à elle et moi même. Je voulais profiter de ce moment très agréable avec elle.

- Oh, t'en fais pas pour ça, ce prof c'est un idiot, il ne m'aime pas et il avait besoin de n'importe qu'elle excuse ... C'est pas du tout important. Et puis, on ne va pas parler de ça maintenant, ça serait dommage

Ne pas m’en faire ? Comment voulait-il que je ne m’en fasse pas alors que c’était de ma faute s’il n’avait pas pu terminer son devoir ? J’avais mauvaise conscience. Et pas qu’un peu d’ailleurs. Mais Hugo ne voulait pas en parler. Très bien… Mais il ne m’empêchera pas d’y penser !
Je ne relevais donc pas. Je le suivis dans le parc tout en me demandant où il m’emmenait. Avait-il un lieu précis en tête ou bien y allait-il, comme qui dirait, au feeling ? Les deux solutions me convenaient.
Contrairement à d’habitude, le parc n’était pas envahit de monde. Il paraissait bien calme. C’était plutôt rare de le voir ainsi. Rare, mais agréable. Ainsi, nous avions l’embarra du choix. Enfin, sauf si Hugo voulait aller ailleurs. Auquel cas, je ne verrais aucune objection bien qu’il ait, il me semble, exprimer le désir d’aller faire un tour dans le parc.

« Dis moi, Hugo… On fait quoi ? »

Question idiote, je sais, mais je ne pouvais pas m’empêcher de la poser. Pas que je m’inquiétais, mais je voulais savoir la suite de notre programme. J’avais le droit de savoir non ?
Oui, oui, trop de questions tue la question. Mais je me soigne, je le jure !
Je levais la tête vers Hugo pour attendre sa réponse.

Je sentais bien qu'elle n'était pas d'accord avec ce que je disais, mais elle ne disait rien de plus.
Je ne voulais pas qu'elle s'en veuille et elle le savait, donc elle devait préférer me faire plaisir en ne me contredisant pas.

On marchait un peu, pas du tout dans une direction précise, enfin, personnellement, je ne savais pas du tout où j'allais, mais j'y allais, c'était sûr.
Je vis en regardant un peu plus loin que le chemin montait au niveau d'une petite colline.
Je connaissais cet endroit, j'y avais été une ou deux fois pour dessiner calmement. Du haut de la petite colline, on avait une vue imprenable sur le parc et le château, c'était vraiment magnifique.
-Dis moi, Hugo… On fait quoi ?

Alessa me sortie de mes pensées et je levais le doigt vers le bout du chemin.
- On va là bas, enfin, si t'en a envie. La vue est superbe.

Je fis un sourire et me dis que la question venait à point vu ce à quoi je pensais. J'espérais qu'elle allait être d'accord, tout seul c'était un endroit de rêve, et à deux, j'espérais que ça l'était aussi.

Contrairement à ce que je pensais, Hugo savait parfaitement où on allait. D’ailleurs, il me montrait la direction que nous prenions actuellement. Je levais le nez pour voir une colline. Pas très grande, mais une colline. Je crus les paroles d’Hugo volontiers lorsqu’il m’assura que la vue était superbe. Un sourire se dessina sur mon visage.

« Oui, je veux bien. J’ai hâte de voir ce qu’on y voit. »

Bon, ça ne devait pas être très très anglais ce que je venais de dire, mais tant pis, je me comprenais quand je parlais et c’était le principale non ? Enfin… C’était bien aussi quand l’interlocuteur comprenait également mon espèce de charabia. Mais ma petite phrase était compréhensible. Et pour ça, pas besoin d’avoir ses ASPICS.
Nous marchions donc en direction de cette petite colline ; que nous ne tardions pas à atteindre. Elle était beaucoup plus proche que ce qu’il ne m’avait semblé au départ. Mais cette illusion d’optique était une bonne chose, quoi que même s’il avait fallu marcher un peu plus longtemps pour l’atteindre, ça ne m’aurait pas dérangé non plus. Oui, je suis assez paradoxale comme fille, mais j’assume totalement !
Une fois au sommet, je me tournais pour admirer la fameuse vue et constatais qu’Hugo n’avait pas menti sur toute la ligne. La vue était magnifique. On voyait le parc au grand complet, le lac également dont la surface lisse brillait avec les quelques rayons de soleil.

« Waaaaaaaaaaaaaaa. »

Oui, c’était très recherché, mais je n’arrivais pas du tout à mettre de mot exacte sur la vue qui s’offrait à moi. Juste ce son qui exprimait assez bien ce que je ressentais.
Je me tournais vers Hugo avec un grand sourire.

« C’est beau ! »

Et même plus ! C’était plus que beau, mais mon vocabulaire ne devait pas être assez développé pour le dire. Enfin, on me pardonne.

Elle souriait quand je lui montrais la petite colline du bout du doigt

- Oui, je veux bien. J’ai hâte de voir ce qu’on y voit.

Je riais un petit peu, sa phrase était bizarre, mais c'était mignon, et puis, j'avais compris, c'était le principale. Ça me faisait toujours rire ce genre de petite modification dans la phrase, c'était un peu comme "tu vois qu'est-ce que je veux dire ?" c'était pas bien grave, mais c'était drôle. Bizarre, moi ?

Bref, on marchait toujours sur le chemin, et on atteignit vite la colline. Elle pouvait paraitre loin, mais en faite, c'était trompeur, d'autant plus qu'on n'avançait pas non plus à une vitesse monstre, on se promenait, simplement.

Arrivés au sommet, Alessa fit face au vide et le seul son qui sortit de sa bouche fut :

- Waaaaaaaaaaaaaaa.

Je souriais, c'était à peu près la même réaction que celle que j'avais eu la première fois que j'étais monté ici. La vue était tellement belle et parfait que tous les mots étaient superflus et je trouvais que même mes dessins n'arrivaient pas à reproduire l'incroyable beauté de cet endroit.

Elle se tourna enfin vers moi, en souriant jusqu'aux oreilles.

- C’est beau !

Je souriais encore. C'était bien plus que ça, mais une telle beauté empêche tout le monde de pouvoir la qualifier, et c'était en partie ça qui la rendait si belle.
- Oui, tellement beau. Tu vois, ça valait le coup de monter !

Elle hocha la tête et s'assit par terre, les pieds dans le vide alors je fis pareil, mais je m'assis derrière elle, une jambe de chaque côté et mes bras pour la maintenir.
- Fais attention de ne pas tomber, c'est pas bien haut mais quand même ...

Cette position ne paraissait toute naturelle, je pouvais la tenir dans mes bras, je pouvais sentir l'odeur de son shampoing ... Je me sentais tellement bien, dans mon lieu préféré, avec ma personne préférée ...

- Oui, tellement beau. Tu vois, ça valait le coup de monter !

Pour le coup, je ne pouvais être que d’accord avec Hugo. C’était un peu pour cette raison que je hochais activement la tête. Je me tournais de nouveau vers le paysage et décidais de m’assoir sur l’herbe. Mes jambes pendouillaient dans le vide tandis que je battais l’air avec mes pieds.
Je me sentais comme hypnotisée par la belle vue. Oui parce que c’était une belle vue. Magnifique même ! Jamais je ne me serais attendu à voir un tel paysage à Poudlard. Enfin… Poudlard était un bel endroit, mais qu’on ait une vue aussi panoramique… Non, je n’y croyais pas.
Hugo s’installa, non pas à côté de moi, mais derrière moi. Il avait passé ses jambes de chaque côté des miennes et ses bras me maintenaient contre lui.

- Fais attention de ne pas tomber, c’est pas bien haut mais quand même …

Oui ! Même si ce n’était pas bien haut, tel que je me connaissais, j’étais capable de partir en avant et de me rétamer de tout mon long. Et même si ce n’était pas très haut, il suffisait de pas grand-chose pour que je me casse un membre.
Je me callais donc contre Hugo et continuais de regarder le paysage. Etrangement, je n’étais nullement gênée par la position dans laquelle je me trouvais. En fait, elle me paraissait normale ; alors que lorsqu’on y réfléchissait, elle ne l’était pas vraiment. Allez savoir pourquoi j’avais des pensées comme celle-ci. Mais en tout cas, j’étais confortablement installée !
J’étais tellement absorbée par ma contemplation que j’en oubliais que je ne disais rien. D’ordinaire, ne pas ouvrir la bouche était normal, mais les mots sortaient facilement avec Hugo. Soudain, une question me vint en tête.

« Dis-moi, Hugo… Euh… »

Facilement ? Mouais… Finalement, il allait peut-être falloir que je révise mon jugement… Pfff !
Bon, aller Alessa, un p’tit peu de courage dans ce monde de brut !

« Je voulais savoir… Le prend pas mal, hein ? C’est juste une question ! Pourquoi moi ? »

Ouais bon, il y avait plus explicite comme question, mais bon. Il allait peut-être falloir que je m’explique non ?
Je tournais tant bien que mal la tête vers Hugo et vis sur son visage qu’il n’avait pas vraiment compris ma question. Bon… Il allait falloir que je m’explique.

« Pourquoi c’est moi que tu as invité au bal ? »

Il n’y avait pas plus clair ! Vous vous demandez certainement pourquoi je me posais cette question… Et bien, la réponse était simple : il y avait tellement de filles mieux que moi. Ouais, je sais, je me complique la vie. Mais je suis une Poufsouffle, dirons-nous.

On était tous les deux absorbés dans notre contemplation et personne ne parlait. Ce n'était nullement désagréable, moi qui aimait le calme. Un calme comme celui là était agréable, reposant. On était bien, simplement.
Je la sentis inspirer d'un coup et dire :

- Dis-moi, Hugo… Euh…

Je ne disais rien, près à l'écouter, la tête posée contre son épaule, et fixant toujours les vagues du lac noir qui bougent avec une lenteur escargotesque ( ^o) )

- Je voulais savoir… Le prend pas mal, hein ? C’est juste une question ! Pourquoi moi ?

Je levais un sourcil en me redressant très légèrement. Pourquoi elle, quoi ? Je ne comprenais pas bien le sens de la question dans la situation actuelle...
Elle pivota un peu, histoire de pouvoir être face à moi.

- Pourquoi c’est moi que tu as invité au bal ?

Comprenant enfin d'où venait sa question, je ne pus m'empêcher de sourire légèrement. C'était trop mignon comme question et pour moi, la réponse coulait de source. Du moins, elle coulait de source dans ma tête, mais est-ce que j'arriverai à l'expliquer avec des mots ... ?

Je réfléchissais à ce que je pouvais bien dire mais j'avais du mal à réfléchir correctement ... Elle était vraiment très proche de moi, dans mes bras qui plus est et la discussion que j'avais eu avec Scorpius me revenait à l'esprit. Non pas l'histoire des capotes, mais plutôt celle de ... comment embrasser une fille.

- Je t'ai invité parce que je voulais être ton cavalier, et parce que tu es ... la plus gentille et la plus jolie fille que je connaisse dans cette école ...

Voilà, c'était dit ! Enfin le courage du gryffondor se montrait ! Je n'avais jamais été courageux mais là, j'avais réussis à le dire d'un coup, sincèrement et sans begayer, et j'en étais pas peu fier !

J'aurai aussi voulu dire que je voulais qu'elle devienne mon amoureuse, et si on avait été dans un film moldu, en disant ça je l'aurai embrasser, sauf qu'on est pas dans un film moldu et que je n'avais pas le courage de le faire ... J'avais bien trop peur pour tout avouer.

Un sourire vint se dessiner sur les lèvres d’Hugo. Merci Seigneur, il ne prenait pas mal ma question ! Je faillis soupirer de soulagement mais je me retins de justesse car certaines personnes pouvaient prendre mal ce genre de chose. Enfin, je doutais qu’Hugo soit ce genre de personne, mais on ne pouvait pas dire que je le connaissais par cœur donc, au risque du doute il valait mieux ne rien tenter.
Hugo ne répondit pas tout de suite à ma question. Il semblait réfléchir au pourquoi du comment. Mais j’attendais patiemment qu’il me réponde car je savais qu’il allait le faire. En attendant, je reportais légèrement mon attention sur le paysage. Décidemment, la vue me mangeait le cerveau. Non, non, non ! Il fallait que je reste concentrée ! J’avais posé une question à Hugo et je voulais la réponse alors la moindre des choses c’était de le regarder lui plutôt que ce que j’avais en face de moi. Je reportais donc mon attention sur Hugo qui se décida enfin à me répondre.

- Je t’ai invité parce que je voulais être ton cavalier, et parce que tu es … la plus gentille et la plus jolie fille que je connaisse dans cette école …

Ah ?
Comme si c’était un réflexe psycho morphique, j’ouvris très légèrement la bouche. Non pas parce que j’avais envie de dire quelque chose, mais plutôt parce que j’étais surprise qu’il pense ce genre de chose à propos de moi. Certes, j’étais gentille, mais de là à être la « plus jolie fille » qu’il connaisse… Ce n’était pas que je ne le croyais pas, mais j’avais tellement de mal à…

« Je… Je… »

Génial ! Je bafouillais et en plus de ça, je sentais le rouge qui me remontait aux joues. Pour une fois dans ma vie, est-ce que je pourrais ne pas rougir ?! Non ? Bon, bah… tant pis…
Je tournais la tête vers le lac mais il était clair que pour le coup, il ne m’hypnotisait plus. Dans mon cerveau, c’était le foutoir complet ! Tout un tas de pensées qui allaient dans tous les sens.

« Tu sais, l’autre jour, je… j’ai dit non à un garçon qui m’a invité. »

Certes, ça avait affreusement mal tourné, mais j’étais encore en vie, c’était l’essentielle non ?

- Je… Je…
Oh, elle se remit à rougir, je croyais pourtant qu'elle avait réussis à se contrôler ... Enfin, ce que j'avais dit devait être un peu trop pour qu'elle puisse se retenir. D'un côté je m'en voulais un peu de lui infliger ça, mais d'un autre, ça me faisait plaisir car ça pouvait que ça la touchait, au moins un peu, et puis ... elle était si mignonne quand elle rougissait !

Et là, j'eus vraiment envie de le faire ... ça me démangeait tellement alors j'allais m'approcher d'elle quand elle tourna la tête d'un coup vers le lac. Je me figeais, me sentant le plus idiot du monde ... Mais je me disais quand même qu'elle n'en avait pas fait exprès, elle n'avait pas tourné la tête pour m'éviter, simplement, on avait agit en même temps et du coup, je me sentais bien con ...

- Tu sais, l’autre jour, je… j’ai dit non à un garçon qui m’a invité.
Oh ... Là encore, j'étais étonné ... Je ne savais pas qu'elle avait refusé la demande d'un autre garçon ... qui était-il ? Et peut être que moi aussi elle aurait refusé mais étant amis, elle avait accepté pour ne pas me vexer ...
J'espérais de tout coeur que mon idée était fausse car je crois que ça m'aurait fait trop de mal ... Au fond ...

- Je ne savais pas ... Pourquoi tu lui as dit non ?
Elle tourna de nouveau la tête vers moi à la suite de ma question et j'en profitais, dans un élan de folie, d'inconscience peut être ... Je mis une main sur sa joue et posais mes lèvres légèrement sur les siennes pendant 1 ou 2 petites secondes avant de me reculer de nouveau.

Je savais que ce que je venais de faire pouvais tout foutre en l'air. Si, comme je l'avais pensé, elle n'avait accepté que pour me faire plaisir, l'embrasser allait gâcher totalement notre amitié ... J'en étais conscient, mais j'étais fou d'elle au fond, et je me disais que le risque en valait la chandelle de peut être, après, devenir ... son amoureux.

- Je ne savais pas … Pourquoi tu lui as dit non ?

Pourquoi ? La réponse était tellement simple dans ma tête, mais tellement difficile à prononcer. La vie était décidemment bien trop compliquée pour moi !
Je tournais de nouveau la tête vers Hugo après m’être assurée que mes joues avaient retrouvé un petit semblant de pâleur. Bon, pas cachet d’aspirine non plus, hein ? Mais une couleur normale.
Ce qui se passa ensuite, alla beaucoup trop vite pour moi. Hugo avait posé une main sur ma joue puis ses lèvres s’étaient collées aux miennes. J’écarquillais les yeux de surprise.
Allons, allons, il ne fallait pas se mettre dans cet état !
Plus facile à dire qu’à faire ! Tout ce que je savais, c’était que j’avais fait un effort surhumain pour fermer la bouche et reprendre mes esprits.

« Ah ? Euh … »

Ouais, on avait vu plus intelligent… Pourquoi est-ce que j’étais aussi idiote ? Il fallait que j’arrête mes fatal error. Tout ceci me perdra !
Je me souvins de la précédente question d’Hugo qui demandait pourquoi j’avais dit non au Serpentard de l’autre jour.

« J’ai dit non parce que je ne voulais pas y aller avec lui. »

C’était vrai en plus. La plupart des filles disait « oui » au premier venu qui l’invitait. Moi pas.

« Il n’y a qu’une personne avec qui je veux y aller… » dis-je faiblement.

Je levais les yeux vers lui et lui adressais un petit sourire.

- Ah ? Euh …

Et là, c'est le drame ... Vu sa réaction, j'avais peur. Peur d'avoir tout gâcher ... mais bordel ce que j'avais pu faire le con en faisant ça ! Je regrettais désormais ... Et pourtant ... j'avais envie de recommencer. Mais le faire me serait fatal, alors je me retenais. Elle se remit enfin à parler, et ça me rassura ... un peu.

- J’ai dit non parce que je ne voulais pas y aller avec lui.

Ah, d'un côté, ça faisait plaisir. Elle m'avait dit oui, donc par déduction, c'est qu'elle voulait y aller avec moi ...

- Il n’y a qu’une personne avec qui je veux y aller…

Sa voix était faible, discrète, comme si elle espérait au fond que je n'entende pas ... C'était si mignon qu'elle me dise ça. Je n'avais finalement peut être pas tout gâcher ...
Elle releva la tête vers moi et me fis un sourire.
Je lui souriais en retour et j'avais envie de lui faire un bisou, comme pour la remercier ...

Mais je ne voulais pas risquer encore plus, alors je me retins et je murmurais simplement
- Merci.

Avait-il compris ce que je voulais dire quand j’avais déclaré qu’il n’y avait qu’une seule personne avec qui je voulais aller au bal ?

« Merci. » m’avait-il répondu dans un murmure.

Bon alors, qu’étais-je censée faire dans ces moments là ? Partir en courant ? Mmh… non, en plus, je risquais de tomber et franchement… non !
Rougir ? Bah si ce n’était pas déjà fait, ça allait arriver.
Honnêtement, je ne savais vraiment pas quoi lui répondre. En fait, en y réfléchissant, il n’y avait pas grand-chose à dire étant donné qu’il avait, du moins je l’espérais, compris ce que je voulais dire par ma phrase précédente.
Finalement, je repris ma position initiale, c'est-à-dire, contre lui.

Le paysage ne m’était pas plus aussi captivant que précédemment. Bien qu’il en était toujours aussi magnifique. J’avais d’autre chose à penser. Des pensées incohérentes. Des pensées qui me firent dire des choses dont je n’avais pas vraiment l’intention de dire dans l’immédiat, bien que ça me brulait énormément les lèvres.

« Hugo… Je crois que je suis amoureuse de toi… »

Quand je vous disais que mes pensées prenaient le contrôle quand il ne fallait pas.
Maintenant que c’était dit, je ne pouvais vraiment plus faire marche arrière. J’avais lancé les dés. Maintenant, allaient-ils tombés bien ? Je n’en avais aucune idée, mais comme disait souvent ma petite maman : qui vivra verra. Et bien je vivais et je verrais. C’était le moment de prouver que les parents pouvaient dire des choses utiles.

Mon petit merci faisait vraiment tache dans la conversation et j'avais honte d'avoir sortit ça ...

Cependant, ça n'eut pas l'air de l'embêter plus que ça puisqu'elle se réinstalla correctement contre moi. Elle regardait de nouveau devant elle, alors je fis pareil. J'étais beaucoup moins captivé par la vue, certes toujours magnifique, mais mes pensées étaient plutôt bloquées sur Alessa et sur le bisou volé d'il y a quelques minutes ...

Et aussi, sur sa révélation. Je n'étais pas sûr de tout comprendre, les choses allaient bon train et, j'étais un mec, il ne fallait pas trop m'en demander niveau compréhension de sentiment ...

Je réfléchissais à la façon dont je pouvais qualifier mes sentiments pour elle lorsqu'ils me virent d'un coup.
Non, ce n'était pas les mots qui m'étaient venus d'un coup, c'était Alessa qui les avait prononcés ...

- Hugo… Je crois que je suis amoureuse de toi…

Je restais bouche bée à la correspondance de ses mots avec mes pensées et ma réponse sortit d'elle même de ma bouche.

- Je crois que je suis aussi amoureux de toi ...

Avant, j'aurai eu l'impression que ses paroles auraient fait tache avec ma voix, mais finalement, ça semblait rendre correctement, et c'était beau, au final ... Du moins, c'était sincère, et à mon avis, c'était le plus important.

Un peu pataud mais sincère ...

Qu’avais-je donc pas dit là ?! Qu’est-ce qui m’avait pris de dire une telle chose ?! Je n’en avais aucune idée, et c’était trop tard pour faire marche arrière. Je n’avais malheureusement pas la télécommande magique qui permettait de revenir en arrière. Hélas ! Enfin… Maintenant que c’était dit, j’allais être – dirons-nous – fixée. N’empêche que j’étais certaine que j’allais me faire recaler. C’est vrai quoi ?! Défaitiste moi ? Oui, je devais l’avouer. Et pourtant j’avais de bonnes raisons de penser ainsi. Mais c’était décidemment trop long pour énumérer ces fameuses raisons. Jusqu’à présent, j’avais toujours été la bonne copine (un peu trop timide), alors pourquoi ça changerait aujourd’hui ?
Cependant, je devais avouer que j’avais tout de même une minuscule lueur d’espoir que cela change (même si j’aurais préféré être transformée en carpeaux avant que ces mots ne sortent de ma bouche). Mais encore une fois, je rêvais surement de trop…

- Je crois que je suis aussi amoureux de toi …

Agah ?
Avais-je bien entendu ce que j’avais entendu ? Non, ma fille, tu n’as pas encore d’hallucinations auditive, et tu n’es pas encore bonne pour l’asile. Respire !


- Vrai ? demandais-je.

YOUHOU ! Je devenais la reine des questions DEBILES en tout genre ! Il y avait plus intelligent comme réponse et moi qu’est-ce que je faisais ? Je lui demandais si c’était vrai…
Autant dire tout de suite que je ne serais même pas choquée si Hugo se mettait à rire et à me déclarer que c’était faux. N’importe qui répondrait : « Mais non voyons, je plaisante ! »

- Je crois que je suis aussi amoureux de toi …

Je n'étais pas sûr que c'était bien de le dire. Pourtant, si elle me l'avait dit, c'était surement pour que je réponde. Non ? Si ça se tombe, c'était une blague ... Non Hugo ! Arrête, reste positif, une fille ne dit ça cela juste pour rire, tu as bien fais de lui avouer tes sentiments !

- Vrai ?

Je lui souriais simplement. Alors comme ça, non seulement elle était sincère, mais en plus, elle avait peur que je mente. C'était si mignon que je ne pouvais pas démentir.

- Évidemment que c'est vrai ! Pourquoi est-ce que je te mentirai ?

Je la regardais tendrement et je pris son visage entre mes mains, doucement. Enfin, je posais mes lèvres sur les siennes, avec une extrême douceur.

[Désolé, vraiment nul, mais j'avais pas d'inspi >.< ]

J’avais posé la question la plus idiote qu’il pouvait exister. Comment est-ce que quelqu’un de censé et de rationnel pouvait dire une telle chose sans penser que c’était vrai ? J’étais vraiment d’une grande stupidité parfois… Moi-même je m’étonnais de ça.
Hugo me souriait simplement. Tous dans ses yeux me disaient qu’il ne manquait pas dans ce qu’il venait de dire. Avant même qu’il ne me dise que c’était vrai, je savais la réponse à ma question débile.

« Evidemment que c’est vrai ! Pourquoi est-ce que je te mentirai ? »

Heureuse ! J’étais tout simplement heureuse. Je n’avais vraiment pas d’autre mot pour décrire ce que je ressentais en cet instant. Et j’en avais encore moins lorsqu’Hugo m’offrit le plus beau baiser que je n’avais jamais reçu auparavant. Bon, je devais avouer que je n’avais aucune expérience dans la matière, donc, je ne pouvais pas vraiment comparer.
Il était évident que je lui rendis son baiser du mieux que je pouvais. Pour une première fois, je devais avouer que je me débrouillais mieux que ce que je pensais. Bon, ça ne valait pas les baisers de cinéma qu’on voyait dans les films, mais de toute façon, c’était toujours du triché alors…

[ The end ? ]