J’étais stupéfaite de constater qu’il m’avait été facile de répliquer au Serpentard que je n’avais pas du tout envie d’aller au bal avec lui. Cependant, il n’était pas d’accord quant au fait que je lui avais refusé. Il ne devait pas être habitué à entendre non dans sa vie ; mais tant pis. Je n’avais pas envie d’aller au bal avec lui et je n’allais pas dire oui pour lui faire plaisir.
Au fond, j’étais certaine qu’il pensait que je dirais oui tout de suite parce que j’étais une fille assez passive dans mon genre.
Quand je levais de nouveau les yeux vers lui, il ne me regardait plus du tout de la même façon. Il n’avait plus du tout un regard ‘sympathique’. Ce regard me fit frissonner. Sans un mot de plus, il retourna vers ses amis. Je soupirais lorsque Daphné chuchota :

- Je pense qu’il vaut mieux qu’on bouge.

Je hochais la tête. J’étais plutôt pour au fait qu’on s’en aille loin des Serpentards. Habituellement, ils me mettaient mal à l’aise car ce n’était jamais blanc ou noir deux fois de suite. Ils pouvaient m’ignorer comme ils pouvaient choisir de porter leur attention sur moi.
Je me levais plus ou moins en même temps que Daphné mais nous n’avions pas réagit assez rapidement. La bande de Serpentards se déplaçait vers nous. Instinctivement, je me mis à reculer et cognais Daphné qui n’avait pas bougé. Je levais les yeux vers elle l’interrogeant du regard. Que faisions-nous maintenant ? Personnellement, je ne me sentais pas d’humeur à un combat quelconque. Pourquoi fallait-il que tout parte en vinaigre avec les Serpentards ?

Quelque chose me disait que Daphné comptait sur moi pour trouver un plan ou quelque chose d’approchant, mais je craignais l’avoir déçue pour le coup car je ne savais vraiment pas quoi faire…
Elle me fit signe de ramasser mes affaires et je m’exécutais sans poser la moindre question. Je savais qu’elle avait dans l’idée qu’on s’en aille sans demander notre reste et j’étais plus que d’accord.
Alors que nous nous apprêtions à filer à l’anglaise, le garçon qui m’avait demandé d’être sa cavalière lâcha :

- Vous partez déjà ? Attendez, on voulait sympathiser avec vous !

Euh… Ben… Je levais les yeux vers Daphné. Personnellement, j’étais d’avis à courir loin d’ici, mais… Mais je ne bougeais pas d’un pouce pour la simple et bonne raison que même si mes pensées étaient parfois lâches, je ne l’étais pas. Enfin, je crois… Mon père me disait toujours que même si ça ne se voyait pas, un Salvatore était tout, sauf simple d’esprit. Pendant longtemps, j’avais cru être une exception à la règle. Seulement voila, j’avais beau être maladroite et timide, je venais de me rendre compte que j’étais tout à fait capable de tenir tête à quelqu’un.
Le garçon avait sorti sa baguette et Daphné l’avait imité.

- Lâche-nous.

Malgré le fait que je me trouvais à côté de cette dernière, j’assistais la scène comme si j’assistais à un match de Quidditch.
Le Serpentard s’apprêtait à lancer un sort, mais ma nouvelle amie fut plus rapide. Je la regardais désarmer son adversaire et le faire léviter. J’étais en total admiration sur Daphné. Puis je reportais mon attention sur le jeune garçon qui continuait de léviter mais cette fois-ci, juste au dessus du lac. Puis, la magie disparut et il atterrit dans le lac dans un magnifique plat. Ma bouche s’ouvrit automatiquement.
Je continuais de fixer le lac quand je sentis un petit coup dans mon bras. Je me ressaisis et levais les yeux vers Daphné.

- Prends ta baguette ou tire-toi !

C’était direct… Mais il était tout simplement hors de question que je la laisse toute seule. Je choisis donc la première option et me résignais donc à sortir ma baguette.