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Enfin une journée qui se terminait! Les cours étaient de plus en plus durs, comme si les profs avaient pour objectif de nous noyer sous le travail pendant les dernières semaines avant les vacances de Noël. Cela ne me dérangeait pas vraiment en temps normal, mais entre mes devoirs de préfets, les Ecorchés qui se montraient de plus en plus ouvertement, et le bal de noël qui approchait, je n'avais plus une minute à moi.
D'ailleurs en parlant de bal j'étais toujours tout seul. Ce n'était pas que j'étais moche, ou idiot, ou mauvais danseur (hé non même pas!), il y avait d'ailleurs pas mal de filles qui m'avaient demandé d'être leur cavalier. Simplement aucune n'était à mon goût. Toutes se basaient sur le physique sans chercher derrière. C'était lassant. Et puis si j'y allais seul, ce serait toujours un soucis en moins. Pas de pleurs, pas de cris hystériques. Ouais, je n'avais qu'à y aller qu'au début pour faire bonne mesure et aller au lit avec un bon bouquin ensuite.

Je montais donc les escaliers. Ou plutôt j'attendais un morceau d'escalier. Je voulais aller me balader dans les couloirs du dernier étage afin de découvrir, qui sait? un passage secret ou une autre pièce inconnue. Enfin ça c'était jusqu'à ce que je remarque que l'escalier en question que j'attendais était bloqué... Et que dessus se tenait une ravissante jeune fille à la chevelure flamboyante.
Je m'attendais à ce qu'elle se mette à paniquer (il y aurait de quoi, suspendue à une dizaine de mètres du sol sur de simples degrés en pierre qui flottaient dans le vide), ou à hurler. Au lieu de ça elle semblait extrêmement ennuyée, en fait non, plutôt contrariée et à deux doigts d'exploser de colère, à en juger par sa moue boudeuse. Elle regardait de l'autre côté de l'étage en serrant les poings. Machinalement je suivis la direction que prenait son regard et je vis que se tenaient... trois crétins de serpentards en train de glousser, l'un avec sa baguette pointée sur l'escalier.
Je soupirais, fatigué d'avance à l'idée de devoir faire l'Auror. Je sortis ma baguette et commençait à avancer vers le trio d'idiots quand la gryffondor me démontra qu'elle pouvait à priori s'en tirer sans mon aide...

- Expelliarmus!

Un seul mot qui me fit sourire. Un seul mot et l'idiot de vert se retrouva sans baguette, la bouche ouverte, gobant l'air comme un poisson hors de l'eau. L'instant de stupeur passa, et l'un de ses compères leva sa baguette avec sûrement dans l'idée de jeter un sort à la jeune fille rousse.
Agacé par leur attitude je remis l'escalier en marche à l'aide d'un sortilège informulé (ayant beaucoup de temps seul, ben j'ai aussi beaucoup de temps pour m'entraîner). Le maléfice que le serpentard s'apprêtait à envoyer loupa la rouge et or pour s'écraser sur la rambarde du morceau d'escalier qui s'élevait maintenant plus haut... mais toujours sans but précis (j'avais un peu cafouillé, mais en même temps c'était guérisseur que je voulais devenir, pas dresseur d'escaliers magiques!). En plus la jeune fille que je voulais à la base secourir se retrouva étalée par terre à cause de mon intervention. Je sentais déjà la culpabilité me mordre le ventre : et si elle s'était blessée à cause de moi?
Immédiatement je me précipitais pour l'aider à se relever. Je m'agenouillais de façon à être à la hauteur de son visage et lui demandais en la regardant droit dans les yeux :

- Ça va?

Je fis alors un geste un peu irréfléchis, enfin disons involontaire, en lui remettant ses cheveux couleur de feu derrière l'oreille dégageant ainsi sa jolie frimousse et lui souris en retour. Je ne me sentais absolument pas gêné... jusqu'à ce que je prenne conscience de ce que j'étais en train de faire. Embarrassé je lui pris la main pour la redresser. Elle était petite. Mais tout ce qui est petit est mignon non?
Hum, je me ressaisis et marmonnais des excuses :

- Ce n'était pas volontaire, je ne voulais pas te faire tomber... Simplement j'en avais assez de ces con...imbéciles et je...

Ooooh! Il fallait que je me calme. C'est bon, comme je l'avais dit je n'avais pas fait exprès. J'avais aidé cette fille, maintenant je pouvais passer à autre chose et retourner vaquer à mes occupations.
Honteux de mon attitude désastreuse je formulais, ou plutôt informulais, un autre sortilège pour nous permettre de rejoindre un palier. C'était sans compter sur les caprices de la construction de pierre qui en avait plus qu'assez qu'on la manipule comme un vulgaire jeu de construction. J'eus beau me concentrer de toutes mes forces, les degrés de pierre restèrent immobiles...

J'en avais plus qu'assez de ces f*utus escaliers qui s'imaginaient pouvoir faire ce qu'ils voulaient quand ils voulaient. Et visiblement je n'étais pas le seul.

- Laisse tomber,nous somme coincés,il faudra attendre que le gardien ou je-ne-sais-qui vienne nous aider.

Super. S'il fallait compter sur Igor, on était pas sorti de là... Oh, c'e n'était pas que je ne l'appréciais pas. Simplement je savais bien que le concierge préférait une bonne bouteille de vodka à ses rondes, ce qui nous donnait peu de chance de le croiser par hasard. Enfin au moins je n'étais pas en mauvaise compagnie.

- Euh et sinon ce n'est pas grave,c'était gentil de... de vouloir m'aider a me débarrasser de ces cons... Euh imbéciles...euh...

Ah, on était sur la même longueur d'onde. Ravis qu'elle ne me tienne pas rigueur de ma maladresse je lui souris à nouveau. Puis la politesse me revint en mémoire. Si ma mère m'avait vu à cet instant elle n'aurait pas loupé de me crier dessus en disant : "Depuis quand est-ce que tu oublies de te présenter normalement à une jolie fille?". Au terme de ce petit dialogue intérieur, j'ouvris la bouche pour réparer mon manque de courtoisie.

- Alexander Emilievitch, lui dis-je, en sixième année.

Je la détaillais plus attentivement, m'attardant sur son jolis minois et ses expressifs yeux sombres. Etrange, il me semblait l'avoir déjà croisé dans la Grande Salle pourtant je ne lui avais jamais accordé plus d'attention que ça. Ce qui était bien dommage, me soufflait ma conscience. En effet, la demoiselle était tout à fait le genre de fille que j'appréciais, autant physiquement que psychologiquement, du moins sur ce que j'avais pu en juger. Elle était dynamique et ne se laissait pas marcher sur les pieds, ce que j'aimais beaucoup.
Gêné, je me rendis compte que ça devait bien faire une minute que je la dévisageait. Je me détournais donc, m'asseyant quelques degrés plus bas en essayant d'éviter de refaire quelque chose de... bizarre.
Et puis ça me revint. Son nom. En même temps cette couleur de cheveux n'était pas banale, et la réputation de ses parents n'était plus à faire. Ma mère m'avait d'ailleurs raconté leur récit de nombreuses fois. Rose Weasley, de gryffondor. Une révolutionnaire active qui traînait toujours en compagnie de James, Albus ou Lily. Et plus récemment avec une autre jeune fille rousse.

Les minutes s'égrenèrent en silence. Moi qui était habituellement d'un naturel introverti et peu bavard, j'éprouvais l'envie de briser cette ambiance silencieuse et de discuter avec Rose. N'y tenant plus je me retournais vers elle, assise quelques marches plus haut et m'aperçus qu'elle s'apprêtait elle aussi à dire quelque chose...

- Alexander Emilievitch, en sixième année.

Tiens,il se présentais. En plus d'être beau il étais poli, intéressant.je tournais la tête vers lui pour le regarder plus attentivement,mais je fus surprise de voir que c'étais lui qui me regardais.Gênée je détournais la tête,je n'avais pas vraiment l'habitude qu'on me regarde,ou du moins pas avec cette expression là.Une expression satisfaite.Je sentis mes oreilles devenir rouges et me bruler,encore un truc hérité de mon père.Portant,même si son regard me gênait il en restais doux et ... plaisant,en le regardant tout a l'heure j'avais eut l'impression d'être, comment dire, intéressante ? Frissonnant je remarquais que ça faisais bien une minute qu'il me regardais,et j'en étais encore plus troublée.Il se détourna alors et alla s'assoir quelque marches plus bas,j'en fus un peu déçue j'aurais aimé au fond de moi,mais alors très au fond,qu'il continue de me regarder.

Ce fus donc moi qui le regarda,il me plaisait vraiment.Même n'ayant pas de critères spécifique au niveau des mecs,j'aimais les grands maigrichons qui apportent douceur et protection malgré tout.Même dans ça façon d'être, du moins apparemment,il me plaisait.Sa façon d'être calme,même suspendu en l'air, et puis il devais être quelque de juste et d'assez,non pas sage,mais modéré puisqu'il étais préfet,j'en étais sure désormais.Modéré ... il devais être neutre,enfin en pas prendre position face au conflit,bref quelqu'un qui n'avais pas l'air de perdre souvent son sang froid.Pas comme moi. Hum.

Le temps passait,s'écoulant lentement et le silence s'épaississait entre nous.Refusant que ce silence nous étouffe j'entrepris de le briser,pensant qu'il ne me connaissait pas lui.

''- Je me suis pas présentée alors que toi tu l'as fais ; Rose,Rose Weasley,en cinquième année. ''

je lui souriais,essayant de ne pas rougir.Puis je rajoutais,penaude

''- Ah et désolée,t'es coincé ici par ma faute,c'étais moi qu'ils visaient. ''

C'étais vrais que ces crétins me couraient aprés pour me faire les pires crasses et que lui il n'avais rien demander,alors la moindre des choses était de s'excuser.Même si,personnellement sa présence ne me gênait absolument pas...